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Insécurité alimentaire accentuée par le covid 19 

Depuis l’avènement de la pandémie, les informations anxiogènes sur le Covid-19 et ses diverses conséquences sanitaires, économiques, sociales ou psychologiques, ne cessent d’émerger. Force est d’admettre que la crise du Covid-19 a également mis à nu les faiblesses de notre système agricole et alimentaire mondialisé, la crise alimentaire mondiale était déjà là et s’est amplifiée avec le Covid-19.

Si la pandémie due par le Covid-19 s’est en quelque sorte atténuée, le prix des denrées alimentaires ne cesse d’augmenter depuis le début de la crise, accentuant alors l’insécurité alimentaire dans le monde. Selon les différentes études et rapports publiés, le nombre de personnes en situation de famine a été multiplié par six depuis le début de la pandémie. La faim dans le monde progresse et s'est aggravée non seulement à cause du Covid-19, mais aussi des conflits et de la crise climatique. Ainsi entre 2020 et 2021, 155 millions de personnes sont plongées dans une insécurité alimentaire extrême. Le virus, en aggravant les inégalités, fait basculer des millions de personnes dans la famine…

«Un an après que la pandémie de Covid-19 a été déclarée, les perspectives s'annoncent sombres pour 2021 et au-delà. Les conflits, les restrictions liées à la pandémie, qui entretiennent les difficultés économiques, et la menace persistante de conditions météorologiques difficiles continueront probablement de déclencher des crises alimentaires», ont déclaré conjoitement l'Union européenne (UE), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies (membres fondateurs du Réseau mondial) ainsi que l'Agence des États-Unis pour le développement international en mai 2021. Une déclaration qui fait froid dans le dos…

 

Le Covid-19 et ses répercussions connexes ont plongé de plus en plus de personnes dans l’insécurité alimentaire dans le monde

Bien que le Covid-19 a quelque peu touché l’Afrique, à l’exception du nord et de l’extrême sud du continent, et n’a pas été aussi meurtrier qu’ailleurs dans le monde, la pandémie a aggravé la situation alimentaire et nutritionnelle d’une bonne partie du continent, particulièrement les pays d’Afrique au sud du Sahara. Les zones les plus menacées par le cocktail explosif mixant tensions géopolitiques, sociales et problèmes structurels des systèmes alimentaires sont sans conteste l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et certains pays africains subsahariens.

Le dernier rapport du Réseau mondial contre la crise alimentaire (GNAFC) met en exergue le nombre croissant de personnes en situation de crise, d’urgence ou de famine, en particulier sur le continent africain qui comptait, en 2020, presque 100 millions de personnes dans ce cas, contre 60 millions en 2016.

Ce même rapport de 2021 du (GNAFC) nous adresse un avertissement sévère sur les crises alimentaires : les conflits, les chocs économiques - souvent liés au Covid-19 - et les conditions météorologiques extrêmes qui continuent de précipiter des millions de personnes dans l'insécurité alimentaire aigüe. Le nombre de personnes confrontées à l'insécurité alimentaire dans le monde et connaissant le besoin urgent d'une aide qui préserve leur existence et leurs moyens de subsistance a atteint son niveau le plus élevé en cinq ans dans les pays en proie à des crises alimentaires.

De son côté, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déjà annoncé en octobre 2020 que des poches d’insécurité alimentaire peuvent apparaître dans des pays et des groupes de population qui n’étaient pas traditionnellement affectés. Cette réévaluation de la FAO s’est donc confirmée, elle dessine une tendance qui se vérifie depuis 2014 : le nombre de personnes touchées par la faim dans le monde augmente. Certains pays étaient déjà aux prises avec des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et de faim aigüe, même avant le Covid-19, à cause de chocs et de facteurs de stress préexistants comme des crises économiques, une instabilité et une insécurité, des conditions climatiques extrêmes ou encore des parasites et des maladies animales.

Aucune région du monde n’est à l’abri de la crise alimentaire, qu’il s’agisse de l’Indonésie, de l’Afghanistan ou du Bangladesh en Asie, d’Haïti, du Venezuela et du corridor sec en Amérique centrale, ou de l’Irak, du Liban, et de la Syrie au Moyen-Orient, ou encore du Burkina Faso, du Cameroun, du Liberia, du Niger, du Nigéria, du Mali, du Mozambique, de la Sierra Leone ou du Zimbabwe en Afrique, etc.

Même en Europe, nombreux sont les pays qui se sont trouvés privés de main-d’œuvre agricole en raison de la fermeture des frontières. Nombre d’agricultrices et d’agriculteurs ont perdu les récoltes qu’ils ne pouvaient écouler localement à cause de la fermeture des marchés. La fermeture des frontières nationales et régionales, l’isolement ou la mise en quarantaine de régions entières et de grands centres urbains fortement infectés ont perturbé la collecte et le transport des produits agricoles vers les zones de consommation, y compris à l’échelle locale.

Si le Covid-19 est majoritairement vu comme une « crise pandémique », nous sommes aussi bel et bien dans une crise alimentaire mondiale. Confinements territoriaux, baisse des revenus et chômage ont accentué la paupérisation des consommateurs. Beaucoup de personnes qui faisaient partie de la classe moyenne dans les pays émergents ne pouvaient que retomber dans la pauvreté, et être sévis par la crise alimentaire.

 

Somme toute, au cours de la dernière décennie, et plus particulièrement ces deux dernières années, le monde a été témoin de plusieurs famines locales et de pénuries alimentaires qui ont donné lieu à des souffrances incommensurables. Toutefois, ce à quoi on peut s'attendre avec le Covid-19, ce n'est plus à un désastre localisé, temporaire, mais bien à ce qu'on a appelé une « urgence endémique ». Aujourd’hui plus que jamais, il faut s’engager à continuer d'interagir avec chaque organisme sur la mise en œuvre des divers projets de sauvetage, visant à remédier aux conséquences de la pandémie sur l'insécurité alimentaire dans le monde.