La générosité : donner sans rien attendre en retour
Donner sans rien attendre en retour : voilà un concept qui est tout à fait noble ! La générosité en Islam, c’est l’un des attributs divins et l’un des caractères prophétiques. D’ailleurs, parmi les plus beaux noms d’Allah (swt) réside celui du « Très Généreux » ou « Al-Karim ». Il faut dire que l'éthique de l'islam repose sur la générosité, et cette dernière se doit d’être une qualité fondamentale du musulman.
Le Coran est bien plus riche encore en versets vantant les mérites de la générosité et de ceux qui entreprennent de donner sans attendre en retour. L’Islam n’a de cesse, à travers le coran et la sunna, d’inciter les fidèles à l’aumône, chacun selon ses moyens. Par ailleurs, ne rien considérer comme acquis et ne s’attacher à rien d’autre qu’à sa religion, se suffire d’Allah (swt), voilà un but à se fixer en tant que musulman.
Mais même au-delà de notre religion, en parlant simplement de la générosité, il faut dire que l’altruisme est naturel chez l’humain et source de bonheur. Avez-vous déjà prêté attention à ce que vous ressentez lorsque vous vous montrez généreux ? Quand le visage d’un proche s’illumine en découvrant le cadeau que vous venez de lui faire, ou bien lorsque vous avez pu donner à boire et à manger à une personne qui fait l’aumône dans la rue ? Vous avez pu donner sans rien attendre en retour, et inévitablement il y a toujours ce « chaud au cœur », cet élan de joie, ce sentiment confus de bien-être qui vous surprend vous-même. Donner rend tout simplement heureux !
La générosité en Islam, mais aussi pour nous, en tant qu’êtres humains
La générosité en Islam est de grande valeur et a une place considérable. On parle ici d’une vertu estimable par la Loi islamique et de l’un des attributs divins approuvés par le Coran :
« Ô homme ! Qu'est-ce qui t'a trompé au sujet de ton Seigneur, le Généreux » ( Al-infiṭār – verset 6)
Donner a toujours fait partie de notre nature, mais ce sont nos capacités d’adaptation qui nous pousseraient à être égoïstes. Donner à autrui, qu’il s’agisse de l'argent, des biens ou même de notre temps, nous rend plus heureux, et c'est également ce que constatent plusieurs études sur le bonheur et la générosité, c’est en tout cas ce qu’a découvert l’équipe de Marco Lacoboni, chercheur à UCLA’s Semel Institute of Neuroscience and Human Behavior, lors d’une expérience de stimulation magnétique transcrânienne (rTMS). Le sentiment de bonheur est intensifié lorsque la personne aidée directement est dans le besoin : proches, sans-abris, des démunis, des victimes, etc.
Nous vivons un siècle parmi les plus durs pour notre communauté et pour l’humanité dans son intégralité. Dans la société d’aujourd’hui, il y a un discours ambiant qui présuppose que les actes de générosité sont motivés par le bénéfice personnel que l’on peut en tirer. Prenant pour preuve qu’être altruiste ou emphatique procure du plaisir, certains déduisent pourtant qu’il n’y a rien de gratuit et que cet acte tient à une forme d’égoïsme caché. Pourtant, ce n’est pas l’unique vérité.
« Vous voilà appelés à faire des dépenses dans le sentier d’Allah. Certains parmi vous se montrent avares. Quiconque cependant est avare, l’est à son propre détriment. Allah est Le Suffisant à Soi-même alors que vous êtes les besogneux. Et si vous vous détournez, Il vous remplacera par un peuple autre que vous, et ils ne seront point comme vous. » (sourate 47, verset 38)
La plupart du temps, les gens généreux le sont spontanément, pour répondre aux besoins d’autrui. Donner sans rien attendre en retour pourrait alors se traduire en quelque sorte par une logique de « gagnant-gagnant » : le bénéficiaire est content et, par voie de retour, le donateur l’est également. De toute façon, ce n’est pas à nous de contrôler la manière dont les autres réagissent à ce que nous leur offrons. Si nous avons des intentions pures, nous recevrons toujours une contrepartie plus gratifiante qui ne viendrait pas d’une personne extérieure, mais d’au fond de nous-mêmes, et cela constituera également un bon point pour le développement spirituel.
« Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Allah restreint ou étend (Ses faveurs). Et c’est à Lui que vous retournerez. » (Al Baqara - verset 245)
Par sa grande sagesse, l’Islam sait que les inégalités sont une réalité et que le seul moyen pour que chacun mange à sa faim est d’ordonner, puis d’inciter les hommes à partager ce qu’ils possèdent, à favoriser la générosité, à donner sans attendre en retour :
« N’est pas croyant celui qui dort le ventre plein alors que son voisin a le ventre vide. » (rapporté par Tabarani)
La Zakât, une des plus grandes significations de la générosité en Islam
La Zakât est le troisième pilier de l’Islam, et cette aumône obligatoire pourrait souligner à elle seule l’importance de la générosité en Islam. La Zakât al Maal est l’aumône obligatoire versée annuellement en vertu des règles de solidarité de l’Islam. Tous les ans, tout musulman dont la richesse dépasse le Nissâb, doit s’acquitter de 2,5% du montant total de ses avoirs (ou bien 2,579%, si l’on se base sur l’année solaire). S’acquitter de sa Zakât, c'est offrir aux plus démunis les moyens de se nourrir, de se reconstruire et de devenir plus autonomes.
Somme toute, la générosité ne se limite pas à dépenser de l’argent. Son concept est plus large et son image est plus générale. En ce sens, la générosité est aussi représentée par le sacrifice du Soi.
Même s’il est question de donner sans rien attendre en retour, il faut savoir qu’Allah Le Très Haut, dans le Coran, rappelle aux croyants qu’Il récompense leur générosité :
« Et pour tout ce que vous dépensez de vos biens, vous serez pleinement récompensés et nullement lésés. » (Coran 2 : 272)
